CYMBELINE
Du 29 juin au 2 juillet 2018
au domaine du Dourven
Mise en scène :
Mireille Noa
Régie lumière et son :
Amanda Hinault et Julie Cotinaud
La Pièce
D’abord classée comme tragédie, Cymbeline est actuellement considérée comme une romance tardive. Bien qu’autrefois très appréciée (John Keats la comptait parmi ses pièces favorites), cette pièce a perdu de sa popularité depuis le XIX° siècle, d’où l’idée de la remettre à l’honneur.
Au début de l’intrigue, le roi Cymbeline* bannit Posthumus, l’homme que sa fille unique, Imogen, a épousé en secret sans son accord. La reine conspire pour que son fils d’ un premier mariage, Cloten, un idiot prétentieux, monte sur le trône en prévoyant d’assassiner Imogen et Cymbeline, à l’aide de ce qu’elle croit être un poison mortel
Posthumus qui vit maintenant à Rome parie avec Iachimo qu’Imogen lui est toujours fidèle. Arrivé en Bretagne, Iachimo tente en vain de séduire Imogen, puis s’empare par ruse d’éléments laissant croire qu’il est parvenu à ses fins. De retour à Rome, il convainc Posthumus de la trahison de son épouse. Dans sa colère, ce dernier envoie deux lettres : une à Imogen, lui disant de le retrouver sur la côte galloise, l’autre au serviteur Pisanio, lui ordonnant d’assassiner son épouse infidèle. Ce dernier refuse de tuer Imogen et la persuade de se déguiser en garçon, sous le nom de Fidel pour partir retrouver son mari et lui offre le “poison” de la reine que cette dernière lui a confié comme médicament..
* Personnage inspiré par un chef breton insulaire, Cunobelinus, qui aurait régné avant la période de l’invasion romaine.
Au palais, Cymbeline refuse de payer tribut à l’ambassadeur romain Caius Lucius ce qui va provoquer l’invasion de la Bretagne par les troupes romaines. Pendant ce temps, Cloten apprenant la “rencontre” entre Imogen et Posthumus, revêt les vêtements de ce dernier et décide d’aller au pays de Galles pour le tuer puis de violer et d’épouser de force Imogen.
Au pays de Galles, “Fidel” trouve refuge dans une grotte où elle va rencontrer un homme des bois, ainsi que ses deux “fils” qui tous deux éprouvent instantanément une étrange affinité pour “lui”. Arrive Cloten dont la grossièreté provoque un combat à l’épée au cours duquel il est décapité par un des deux fils. Pendant ce temps, Imogen, affaiblie, a pris le “médicament” et a sombré dans l’inconscience. A leur retour les trois hommes la croient morte et la pleurent et, après avoir placé le corps de Cloten à côté du sien, ils partent préparer l’enterrement. Imogen se réveille pour trouver le corps sans tête et le prend pour le cadavre de Posthumus. Les soldats romains qui viennent d’arriver en Bretagne, découvrent “Fidel” qui prétend être le serviteur de son maître décédé. Lucius, ému par cette fidélité, l’enrôle comme page.
Pendant ce temps, désespéré, Posthumus qui s’est enrôlé dans les forces romaines, décide de se battre pour son pays d’origine. Avec les trois hommes des bois, il sauve Cymbeline de la capture. Le roi n’a pas reconnu pas les quatre hommes qui vont participer activement à la victoire sur les romains. Posthumus, lui, se laisse finalement prendre comme romain par les bretons. En prison, il s’endort et rêve que les fantômes de sa famille se plaignent à Jupiter de son triste sort. Jupiter apparaît alors pour assurer que le destin accordera le bonheur à Posthumus et la Bretagne.
S’en suit un final au cours duquel on apprend la mort de la reine, où tous les quiproquos s’éclairent et où le “happy end” peut survenir!
Voilà qui permet à Shakespeare d’aborder de nombreux thèmes qui lui sont chers : la colère du père, l’amour des mariés séparés, les épreuves qui vont en découler, la femme se travestissant en homme, la fausse mort, les fantômes qui interrogent l’action…
Mise en Scène
L’idée de départ était de greffer sur cette comédie romantique une satyre de la télévision contemporaine. La pièce, tout en gardant ses caractéristiques premières, vint s’intégrer dans une émission de téléréalité évoquant le Brexit, des personnages contemporains (producteurs, cameramens, speakerines…) intervenant dans l’action sur des textes imaginés par la metteuse en scène. Il fallut procéder à des coupures déchirantes dans le texte d’origine pour ramener le spectacle à une longueur convenant à un public qui a perdu la patience du public élisabéthain qu’un spectacle de plus de quatre heures ne rebutait pas.
La puissance électrique très faible du site ne permettant que l’installation de la sono et d’un éclairage d’appoint, l’heure du spectacle a été avancé en début de soirée. Ce qui a permis, pour la plupart des représentations, de profiter de magnifiques lumières naturelles.
Le public a répondu présent et semble avoir bien apprécié ce spectacle mixte historico-contemporain!