LA NUIT DES ROIS
Du 6 au 9 juillet 2012
Dans la cour de la chapelle Sainte Anne à Lannion
Mise en scène: Rémi Chagnoux
Musiques: William Gilbert (sur les paroles de W. Shakespeare)
Régie lumière et son: Sarah Billon & Amanda Hinault
La pièce
La Nuit des Rois est une vaste fête permissive dans laquelle se perdent les personnages, se laissant prendre aux jeux qu’ils ont eux même instaurés. La pièce ne raconte pas une histoire, elle en entremêle plusieurs :
– Celle du Duc Orsino, seul avec son désir pour la comtesse Olivia qui courtise Viola travestie en homme alors que celle-ci est amoureuse d’Orsino.
– Celle de Sébastien, frère jumeau de Viola, dont Antonio le pirate est amoureux et qui tombe sous le charme d’Olivia qui le prend pour un autre.
– Celle de Malvolio le sévère puritain dont le désir pour la même Olivia est rendu cruellement grotesque,
– Celles de Tobie, André, Fabienne qui tuent l’ennui par des farces féroces.
– Celles du Fou et de Maria qui tirent les ficelles…
Shakespeare joue avec les quiproquos, les surprises, pour nous dérouter, nous perdre, nous provoquer. Bref, pour notre plaisir.
La Nuit des Rois nous raconte des amours impossibles entre tous les sexes, des amours grotesques, risibles, sublimes ou impossibles.
Mise en scène
Le texte de la pièce a été beaucoup travaillé à partir de plusieurs traductions et de l’original anglais en essayant de le rendre clair pour un public trégorois contemporain, en essayant de trouver des équivalents pour des plaisanteries qui faisaient rire le public londonien du début du XVII° siècle mais que seuls des spécialistes peuvent comprendre aujourd’hui. Le texte a été élagué de tout ce qui pouvait sembler superflu. Toutes les scènes ont été conservées mais parfois réorganisées dans un ordre plus ” cinématographique”.
L’action ne se passait plus en Illyrie mais en Trégor, d’où apparition d’un talabarder qui n’oubliera pas de jurer en breton et de nombreuses allusions à des sites locaux : Triagoz , chapelle Saint Samson…
Nous avons joué au cœur de la ville de Lannion dans la cour de la Chapelle Sainte Anne dont le clocher permettait d’enfermer Malvolio dans un pigeonnier et non pas dans une cave. Des scènes de duels, de beuveries, mais aussi de la musique en live (merci aux musiciens et aux chanteurs) et des scènes d’émotion…
Un seul regret, le manque de clémence de la météo, qui ne nous a pas permis de remplir les gradins autant que nous l’aurions voulu et qui a été la seule source d’angoisse du metteur en scène. Mais qu’avions-nous besoin de chanter en français le refrain final de Shakespeare ?
Le monde n’est pas né d’hier,
Avec hey, ho, le vent et la pluie!
Nous avons joué cette farce pour vous plaire
Car chaque jour tombe la pluie !!!