SHAKESPEARE Mon VOISIN
Du 1er au 4 juillet 2016
Place du général Leclerc, Lannion
Conception et mise en scène: Keith Bradford
Régie : Amanda Hinault & Julie Cotinaud
En 2016, nous fêtons les 400 ans de la mort de William Shakespeare, mais aussi les 21 ans de notre troupe!
(Commentaires de Keith Bradford )
Le Projet
L’idée fut donc de choisir 21 extraits des œuvres de Shakespeare, ce qui, avec un peu d’imagination de la part du spectateur, raconteraient le cours de sa vie. Pour ces anniversaires, il fallait inviter d’autres comédiens amateurs : c’est ainsi que ce spectacle allait être joué par la troupe du Grenier, Maldoror, les Louannigous, Strollad Kallag (théâtre en breton s’il vous plaît!) et, naturellement, par la troupe du Festival Shakespeare du Trégor.
On dit trop souvent qu’on « ne connaît rien de la vie de Shakespeare ». C’est parfaitement faux : les 52 ans de sa vie sont évoqués dans une multitude de documents, depuis son baptême jusqu’à son enterrement. Ses contemporains parlaient de lui et pas toujours d’un ton flatteur, les palais royaux payaient ses factures, ses fans plaisantaient sur ses amours, on connaît les contrats de différents théâtres ( Le Globe, le Blackfriars) où il prit des participations financières, on retrouve son nom dans les minutes de plusieurs procès. Mais au lieu de tenir un discours d’historien, nous avons préféré mettre en scène des tableaux, des conversations même, où sa vie prendrait… vie.
Sachant que le père de Shakespeare père fut pendant une période gendarme et inspecteur des poids et mesures, il est amusant d’imaginer ce dernier dans une scène de Beaucoup de bruit pour rien, où Dogberry donne les consignes au guet. S’il est certain que William commença sa carrière par un apprentissage de comédien, comment ne pas lui confier le rôle de Flute, du Songe d’une Nuit d’Eté ? Les sonnets écrits pour Anne Hathaway ou la Dame Brune nous révèlent un peu de sa vie romantique. L’incendie qui a détruit le Globe, les disputes avec Ben Jonson, auteur dramatique contemporain de Shakespeare, sont très précisément racontés par des documents datant de la fin de sa vie…
Il ne me restait plus qu’à assembler ce patchwork de documents, de scènes du théâtre du barde de Stratford par quelques coutures de mon cru et une idée de l’histoire de sa vie émerge, idée plausible sinon parole d’évangile…
Mise en scène
Le site choisi, la place du Centre à Lannion, a parfaitement convenu en ce qui concerne le décor, présentant l’architecture à colombages typique des maisons et des théâtres que connaissait Shakespeare. Mais certains voisins n’ont pas apprécié notre présence en centre ville, notamment deux jeunes à moto circulant dans les rues piétonnes en mixant leurs pétarades avec le son de nos voix. Heureusement, ils étaient absents dimanche et lundi mais ces soirs-là c’est l’armée de l’air qui a repris leur rôle ! Ah, les plaisirs de jouer en plein air !
Le point fort du spectacle était la collaboration avec nos amis des autres troupes. J’avoue que c’était en partie par paresse que j’avais proposé de partager la mise en scène avec d’autres. Mauvaise idée : le travail de coordination a été d’autant plus complexe ! Mais le résultat en valait la peine et je remercie vivement Nicole Galalem, Sophie Merlo, Marc de Saint Laurent, Nicolas Mionet, Michel Bussière, Roland Vivès, Marie-Hélène Morvan et Sylvain Botrel.